En 2010, je rencontrais mon père pour la première fois. J'avais alors 23 ans. A l'incapacité de me le représenter qui m'avait accompagnée jusque-là — puisque je n'avais de lui aucune image — s'ajoutait alors un obstacle identitaire et culturel; il est de nationalité espagnole. J'ai pris le parti de raconter ce trouble sous la forme d'un voyage onirique. Yo soy de Las Vegas définit l'identité et la culture comme des constructions mentales empiriques, une forme d'histoire que l'on se crée, et non comme des entités essentielles et immanentes. J'ai tenté de construire un discours qui m'est propre à travers un langage composite et métaphorique afin de réifier et réinterpréter ces diverses visions de l'Espagne.
1/10