The Sources of Jan Tschichold’s The New Typography

The Sources of Jan Tschichold’s The New Typography

L’essai précurseur de Jan Tschichold, Die neue Typographie (La nouvelle typographie), publié en 1928, a été salué comme un livre fondateur du graphisme moderne. À la fois essai critique et manuel opérationnel, le livre repose sur des sources qui n’ont fait l’objet que de peu d’études en raison de leur identification difficile. Ce projet vise à reconstituer l’ensemble des sources auxquelles Jan Tschichold a eu recours pour comprendre le contexte culturel plus large du livre, par le biais d’une conférence internationale sur son impact et d’une exposition itinérante.

Projet de recherche (2021) avec Davide Fornari, Matthieu Cortat, Jonas Berthod, Chiara Barbieri

En 2018, on célébrait le 90e anniversaire de la publication de Die neue Typographie (La nouvelle typographie) de Jan Tschichold. Après presque un siècle, cet ouvrage précurseur, ainsi que le mouvement typographique qui en est issu, suscitent toujours l’intérêt et la curiosité des historiens et des praticiens du graphisme. Le livre est depuis entré dans le canon historiographique et continue de fasciner. Pourtant, La nouvelle typographie est victime de son propre succès : certes, le livre bénéficie des avantages de la canonisation, mais il en subit également certains effets secondaires. Ayant atteint un statut presque mythique, l’ouvrage est souvent considéré comme allant de soi et rarement remis en question ou examiné de près. Ce paradoxe est le point de départ du présent projet de recherche.

Jan Tschichold (Leipzig 1902 – Locarno 1974) est un typographe, créateur de caractères et de livres, enseignant, théoricien et critique de typographie, né en Allemagne puis naturalisé suisse. Dans les années 1920, il devient l’un des chefs de file du mouvement de la Nouvelle Typographie. Sa conversion à la cause moderniste est amenée par la leçon du Bauhaus, qu’il apprend d’abord en visitant l’exposition Bauhaus à Weimar au cours de l’été 1923, puis développe au cours des années suivantes en se liant d’amitié avec les principaux représentants du mouvement moderniste, tels que László Moholy-Nagy et El Lissitzky. Avec l’arrivée au pouvoir des nazis en 1933, Jan Tschichold fuit l’Allemagne et se réfugie en Suisse, où il passe le reste de sa vie à l’exception de deux séjours en Angleterre, en 1937 et entre 1947 et 1949.

Publié à Berlin en 1928, La nouvelle typographie est un manifeste. Il fait suite à une déclaration antérieure publiée en octobre 1925 dans un numéro spécial de la revue spécialisée Typographische Mitteilungen, intitulé « Elementare Typographie ». Le livre a pour objectif de servir de manuel aux graphistes, aux imprimeurs, aux compositeurs et aux typographes. L’expression « nouvelle typographie » est utilisée pour la première fois par László Moholy-Nagy dans le catalogue de l’exposition du Bauhaus de 1923. La Nouvelle Typographie, également connue sous le nom de typographie « élémentaire » ou « fonctionnelle », est une manifestation du mouvement moderniste dans le graphisme et la communication écrite. Ses règles comprennent le privilège des caractères sans empattement, une mise en page non centrée, la photographie et le photomontage, des formats de papier standardisés et l’utilisation active d’espaces blancs. Après la guerre, Jan Tschichold prend progressivement ses distances avec la Nouvelle Typographie, un mouvement dont il condamne la rigidité, tant d’un point de vue politico-moral que strictement typographique.

Le projet de recherche repose sur l’hypothèse selon laquelle La nouvelle typographie, bien qu’il soit largement considéré comme un livre pivot et révolutionnaire ayant ouvert la voie au design graphique moderne, mérite un examen plus approfondi. Partant de l’hypothèse que les sources bibliographiques font partie des aspects jusqu’ici oubliés de l’œuvre de Tschichold qui attendent d’être identifiés, discutés et contextualisés, le projet de recherche les utilise comme un moyen d’ouvrir la boîte noire dans laquelle l’ouvrage a été conservé jusqu’à présent. Une fois que les références bibliographiques (livres, magazines, littérature grise) ont été identifiées, le projet étudie ce qu’elles peuvent nous dire sur la lignée dans laquelle La nouvelle typographie s’inscrit et sur le type de discours et de réseaux dont le livre est issu. L’accent mis sur les sources vise à fournir une alternative plus complexe à la rhétorique habituelle de « pionnier » du design graphique.

Requérant principal

ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne
Matthieu Cortat
Davide Fornari

Équipe de recherche

Chiara Barbieri
Martin Søberg

Durée

mai 2019 – juin 2021

Soutenu par

ECAL/École cantonale d’art de Lausanne
HES–SO, Fonds stratégique RCDAV

Diffusion

Site web
die-neue-bibliographie.ch

Conférence
Jan Tschichold’s The New Typography: Its Roots and Impact on National Scenes, 26 avril 2023, ECAL/École cantonale d’art de Lausanne

Exposition à ISIA Urbino (IT) – 16-20 octobre 2023 – Image Chiara Rebolino & Lorenzo Urgesi
Exposition à ISIA Urbino (IT) – 16-20 octobre 2023 – Image Chiara Rebolino & Lorenzo Urgesi

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Exposition à ISIA Urbino (IT) – 16-20 octobre 2023 – Image Chiara Rebolino & Lorenzo Urgesi
Exposition à ISIA Urbino (IT) – 16-20 octobre 2023 – Image Chiara Rebolino & Lorenzo Urgesi
Exposition à ISIA Urbino (IT) – 16-20 octobre 2023 – Image Chiara Rebolino & Lorenzo Urgesi

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