Mobilier sous pression

Mobilier sous pression

Le potentiel des matériaux à mémoire de forme appliqués au design de mobilier.

Projet de recherche (2021)

Assistant·e·s
Margherita Banchi

Pour répondre aux défis climatiques, techniques et esthétiques posés dans le domaine du design industriel par le transport des marchandises, le projet Mobilier sous pression investigue de manière exhaustive les possibilités de flat-packing offertes par des matériaux capables d’occuper une fraction de leur volume, puis de se reconfigurer d’un seul tenant, sans assemblage mécanique. Cette recherche-création se concentre sur une étude de cas précise, la chaise.

Au cours de la dernière décennie, le développement rapide des nouvelles technologies de communication a permis de rapprocher considérablement les consommateurs des vendeurs. Les points de ventes physiques sont en constante diminution alors que les ventes en ligne sont en augmentation. Bien qu’elle soit encore relativement épargnée par cette mutation, la vente de mobilier n’y fait pas exception.

Au regard de cette évolution, penser des objets occupant pour un temps un espace réduit au maximum – désignés par le concept de flat-packing, ou flat-shipping – présente un intérêt en termes de logistique et de transport.

En favorisant une approche empirique de recherche par le design, orientée sur l’utilisation des propriétés intrinsèques de matériaux innovants, plutôt que sur l’élaboration de mécanismes ou assemblages complexes, Mobilier sous pression veut mettre au jour un type de solutions se distinguant radicalement du modèle « do it yourself » de mobilier, exemplarisé par Ikea.

En effet, il s’agit d’évaluer de manière expérimentale les débouchés offert par des matériaux « intelligents » capables de se reconfigurer, sous certaines conditions, dans un état occupant une fraction de leur volume initial, puis de retrouver celui-ci, que ce soit grâce à leur caractère naturellement compressible (éponges, mousses synthétiques, caoutchouc), leurs propriétés de mémoire de forme (alliages de métaux, polymères) ou leur capacité à se replier, que ce soit naturellement (tissu, papier) ou par un travail d’ingénierie (pliage, découpe et fraisage CNC, impression 3D).

Inspiré par le célèbre fauteuil Up5 by Gaetano Pesce, l’objectif du projet Mobilier sous pression est de recenser puis de sélectionner un grand nombre de matériaux offrant un potentiel dans la production d’une assise transportable dans un petit volume et capable de retrouver sa forme initiale une fois déballée. Une exploration plus avancée et concrète des caractéristiques et des possibilités de ces materiaux, aboutira à l’identification d’au moins cinq candidats concrets à une production réellement implémentable, à partir desquels des prototypes d’assise seront développés et dont la compression, l’emballage et l’expansion seront testés et documentés. Les prototypes devront répondre à un objectif précis: il devront pouvoir être livrés dans un carton standard de La Poste et installés d’un seul tenant sans assemblage manuel de différentes pièces. En parallèle la connaissance amassée, sera partagée à l’aide d’un catalogue disponible en ligne présentant les matériaux étudiés et leurs propriétés, ainsi que les résultats des tests effect tués. Un inventaire qui constituera une matériauthèque virtuelle à l’usage des designers.

Requérant principal

ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne
Camille Blin (chef de projet)

Équipe de recherche

Christophe Guberan (chercheur) 
Anniina Koivu (chercheuse)
Julie Richoz (designer-chercheuse)
Anthony Guex (designer-chercheur)
Chris Kabel (designer-chercheur)
Florian Fischbacher (responsable de la communication)
Frederik Mahler-Andersen (graphiste)
Younès Klouche (photographe/vidéaste)
Margherita Banchi (assistante de recherche)

Intervenant-e-s

Jamie Paik
Mariana Popescu
Skylar Tibbits

Éudiant-e-s

Étudiants de 1e année du Master ECAL en design de produit, année académique 2020-2021

Durée

février 2021 – novembre 2022 

Soutenu par

ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne
Réserve stratégique de la HES-SO (RCDAV)

À la suite d'une semaine workshop de recherche, une centaine de matériaux « intelligents » sont déplacés et classés selon ces différents critères  © ECAL / Jimmy Rachez
À la suite d'une semaine workshop de recherche, une centaine de matériaux « intelligents » sont déplacés et classés selon ces différents critères  © ECAL / Jimmy Rachez
À la suite d'une semaine workshop de recherche, une centaine de matériaux « intelligents » sont déplacés et classés selon ces différents critères  © ECAL/Jimmy Rachez

1/3

_sketch.jpg
Certains matériaux « intelligents » trouvent leur application dans les esquisses d'une chaise  © ECAL/Margherita Banchi