PHOTOGRAPHIE
Workshop - Simon Lehner
avec
Simon Lehner,
Milo Keller,
Clément Lambelet
Pour cet atelier, l’ECAL a invité Simon Lehner, un artiste visuel basé à Vienne, dont la pratique interdisciplinaire englobe la photographie, le rendu 3D, les images générées par intelligence artificielle, les peintures basées sur l’image et les sculptures. Puisant dans des archives personnelles de photographies et de vidéos, Lehner crée des œuvres uniques qui mêlent photographie classique, production numérique, peinture et sculpture cinétique. En tant que l’un des rares jeunes artistes autrichiens à travailler dans ce domaine, son travail explore les thèmes de la mémoire, du traumatisme et des paysages émotionnels, s’interrogeant souvent sur la manière dont les expériences personnelles se croisent avec la médiation technologique. Exposé à l’international, la pratique de Lehner engage de manière critique avec l’identité, la psychologie et l’ère numérique, le plaçant à l’avant-garde de la culture visuelle contemporaine et des technologies émergentes.
Les algorithmes des réseaux sociaux manipulent la mémoire et les émotions en enfermant les utilisateurs dans des chambres d’écho, où des images et idées répétitives se succèdent. Ces cycles visuels exploitent les processus mémoriels, déclenchant des réponses émotionnelles—telles que la peur, l’envie ou le désir—qui renforcent certains schémas comportementaux. Les entreprises utilisent ces images photographiques pour cibler les insécurités, activant des instincts primaires afin de stimuler la consommation et l’engagement.
Les algorithmes contribuent également à la radicalisation en ajustant les contenus pour intensifier les biais et désensibiliser les individus aux points de vue divergents. Les formats rapides, comme les montages de TikTok, sur-stimulent les utilisateurs, impactant leur développement émotionnel et réduisant leur pensée critique. Les relations parasociales avec des influenceurs et des célébrités manipulent encore davantage les émotions, façonnant l’identité et les normes sociales de manière à servir les intérêts des entreprises.
Avant l’atelier, les étudiants ont été invités à réfléchir à leurs chambres d’écho personnelles en collectant au moins 20 exemples de contenus—vidéos, photographies, captures d’écran ou tendances—rencontrés sur leurs réseaux sociaux. Ils ont été amenés à se poser les questions suivantes en observant et en collectant :
• Quelles tendances ou niches vous ont été suggérées?
• Quelles émotions ont joué un rôle dans ces tendances?
• Quelles réponses émotionnelles ces contenus ont-ils déclenchées chez vous?
En analysant ces schémas, les étudiants ont acquis une compréhension de la manière dont les images photographiques et les algorithmes influencent la mémoire, les émotions et les comportements. Cette prise de conscience critique a servi de base pour explorer les implications sociétales plus larges des médias visuels.